Nous avons quitté Genève le 30 mars 2024 pour rejoindre Marrakech, l’une des villes les plus envoûtantes du Maroc. À peine descendus de l’avion, nous sommes accueillis par une chaleur sèche et une effervescence immédiate. Le passage à la douane est un peu laborieux – il faut s’armer de patience – mais cela fait partie du charme d’un voyage hors d’Europe. Une fois sortis de l’aéroport, c’est le début de l’immersion.
Nous rejoignons notre hébergement : le Riad Le Pèlerin, situé au cœur de la médina. Comme souvent à Marrakech, il faut traverser un dédale de ruelles animées pour atteindre le riad, et nous nous perdons un peu en chemin – un petit moment de flottement, mais aussi l’occasion d’un premier contact avec l’âme de la ville. Une fois la porte franchie, tout change : le tumulte laisse place à un calme absolu. Le patio central, la décoration soignée, l’odeur du thé à la menthe… tout invite à la détente. C’est là toute la magie des riads : des bulles de paix dissimulées au cœur du chaos urbain.


En milieu de journée, nous visitons le Palais Badi, un palais en ruines datant du XVIe siècle. Il ne reste aujourd’hui que des vestiges, mais ils sont impressionnants : murs massifs, vastes cours, bassins, et de magnifiques jardins de citronniers et d’orangers.
Nous poursuivons par le Jardin Secret, une perle cachée dans la médina. Ce jardin, restauré avec soin, est divisé en deux espaces : un jardin exotique et un jardin islamique. L’endroit est idéal pour se poser un moment, respirer, et observer l’harmonie entre l’architecture traditionnelle et la nature. On y apprend aussi beaucoup sur les systèmes d’irrigation traditionnels et la symbolique des jardins dans l’art islamique.
Le deuxième jour débute avec la Madrasa Ben Youssef, l’une des plus belles anciennes écoles coraniques du pays. Malgré l’affluence touristique, l’élégance du lieu frappe immédiatement : une cour centrale cernée de colonnes finement sculptées, des zelliges (carrelages traditionnels) colorés, des plafonds en bois ciselé. On imagine facilement les centaines d’étudiants qui ont étudié ici autrefois, dans les petites cellules qui donnent sur les galeries.

Nous décidons ensuite de sortir de la médina pour rejoindre le quartier de Guéliz, construit durant le protectorat français. Ici, les larges avenues, les cafés design et les boutiques contemporaines tranchent avec le charme désordonné du centre historique. C’est une autre facette de Marrakech, plus occidentale, mais qui montre bien la richesse et la complexité de la ville.
Pour le déjeuner, nous faisons halte à La Trattoria, une adresse magnifique nichée dans une ancienne villa. L’ambiance y est raffinée sans être guindée : des plantes luxuriantes, une piscine centrale entourée de tables, une lumière douce filtrée par une verrière. Le lieu est aussi agréable que la cuisine, un savant mélange de tradition italienne et de saveurs locales.
En soirée, retour à la place Jemaa El-Fnaa, véritable cœur battant de Marrakech. La place, déjà animée en journée, se transforme complètement la nuit. Des centaines de stands de nourriture s’installent, les odeurs de grillades et d’épices envahissent l’air, les musiciens et conteurs attirent des cercles de spectateurs… C’est un chaos parfaitement orchestré, vivant et magnétique. Impossible de rester indifférent.

Nous terminons la soirée dans le quartier de l’Hivernage, plus moderne et huppé, où se trouvent plusieurs grands hôtels et rooftops. Depuis la terrasse du Nobu, la vue sur la ville illuminée est spectaculaire, avec les sons lointains de la place qui résonnent doucement.
Le troisième jour est consacré à une escapade hors de la ville, dans le désert d’Agafay, situé à environ une heure de route. Contrairement aux dunes dorées du Sahara, Agafay est un désert de pierres et de collines ocre, plus minéral, mais tout aussi majestueux. Nous rejoignons un camp appelé La Pause, un lieu éco-responsable niché en pleine nature. L’après-midi se passe au bord d’une piscine au sommet d’une colline avec une lumière dorée qui tombe doucement. En fin de journée, nous grimpons sur les hauteurs pour assister à un coucher de soleil à couper le souffle, avant de dîner sous un ciel constellé d’étoiles. Loin de tout, le silence et l’immensité font du bien.

Le dernier jour, nous profitons encore un peu des souks pour faire quelques achats, puis nous tentons d’aller boire un café au célèbre Bacha Coffee. L’endroit est splendide, installé dans un ancien palais, mais victime de son succès : la file d’attente est décourageante. Petit conseil si vous voulez tenter l’expérience : arrivez dès l’ouverture le matin. La journée se termine par une dernière promenade sur Jemaa El-Fnaa, histoire d’emmagasiner une dernière dose d’ambiance marocaine.
Le lendemain matin, nous repartons pour la Suisse. Ce séjour à Marrakech et dans le désert d’Agafay restera comme une expérience marquante : un mélange de beauté brute, de découvertes culturelles, de saveurs, et de moments suspendus.