Le 21 avril en début de soirée, on quitte Zurich avec une escale à Athènes avant d’atterrir à Amman en pleine nuit, vers 3h du matin. L’entrée dans le pays se fait simplement, le Jordan Pass en main – un vrai bon plan qui permet d’éviter les frais du visa ,et offre l’accès à de nombreux sites, dont Petra. Un taxi nous attend à l’aéroport et nous dépose à notre hôtel. À peine arrivés, on file se coucher : quelques heures de sommeil pour attaquer la journée à venir.
Après un réveil tardif, on commande un Uber (pas très cher en Jordanie) pour se rendre à la citadelle d’Amman, perchée sur une colline qui surplombe la vieille ville. Dès l’arrivée, la vue sur les toits plats de la capitale est saisissante. Le site est paisible, baigné par une lumière douce. Les ruines du temple d’Hercule, avec leurs colonnes massives encore debout, dominent l’espace. On prend le temps d’en faire le tour, de s’imprégner de l’atmosphère, avant de redescendre à pied par un escalier qui traverse les ruelles de la ville et débouche pile devant le théâtre romain.


Le théâtre est particulièrement bien conservé. On grimpe jusqu’en haut – les marches sont raides mais la vue vaut l’effort. On continue ensuite à pied vers le souk, dense, vivant, bruyant, coloré. Ici, tout est mouvement : les marchands crient, les odeurs d’épices se mélangent, les étals débordent. On se perd dans les ruelles sans vraiment chercher à retrouver notre chemin. Amman nous surprend. On s’attendait à une ville de passage, sans grand charme. Elle est en réalité pleine de vie, authentique, et étonnamment peu touristique. On croise très peu de voyageurs.
Sur le chemin du retour, on fait un détour pour voir la mosquée du roi Abdallah, reconnaissable à son grand dôme bleu. Monument massive et élégante à la fois. De retour à l’hôtel pour une pause, on ressort le soir pour dîner au Sufra, un restaurant repéré dans notre guide Lonely Planet. L’endroit est installé dans une ancienne maison rénovée, avec un joli patio. On y déguste un repas jordanien savoureux, riche en saveurs et en textures. Une adresse à recommander sans hésiter.

Le lendemain matin, retour à l’aéroport pour récupérer notre voiture de location. L’agence (Dollar) est efficace, les formalités rapides, et nous voilà sur la route, cap au sud, direction Petra. L’itinéraire qu’on emprunte suit la route du roi, l’un des plus anciens axes du pays, qui traverse des paysages variés et spectaculaires.
Premier arrêt à Madaba, petite ville réputée pour ses mosaïques. L’église Saint-Georges est malheureusement en travaux, mais on en admire de très belles dans le centre archéologique. Certaines représentent des cartes anciennes d’une précision étonnante. On reprend ensuite la route, et très vite, les paysages changent. On traverse des plateaux arides, des villages aux maisons de pierre, jusqu’à atteindre la région du Wadi Mujib. La route devient alors spectaculaire : elle descend dans un canyon gigantesque, avant de remonter de l’autre côté. On s’arrête plusieurs fois pour admirer le panorama. L’impression d’immensité est totale.

Le lendemain matin, levés tôt pour profiter pleinement de Petra. L’entrée est comprise dans le Jordan Pass, ce qui simplifie les choses. On commence par marcher jusqu’à l’entrée du Siq, le fameux défilé étroit creusé naturellement dans la roche. Le chemin, encadré par des parois hautes et lisses, est magnifique. Et puis, soudain, à la sortie du Siq, le Trésor apparaît. La façade, sculptée dans la pierre rose, se dévoile progressivement dans la lumière du matin. Un moment impressionnant.



On pousse encore une fois l’exploration en montant jusqu’à un point de vue sur le Trésor, accessible par un chemin plus raide, mais qui offre un regard inédit sur le site. À cette heure de la journée, la fatigue commence à se faire sentir. On rentre à pied, à travers le Siq, jusqu’à l’entrée, puis retour à l’hôtel pour se poser un moment.
Le soir, après réflexion, on décide d’assister à Petra by Night, une expérience proposée certains soirs de la semaine. On refait le chemin dans le Siq, cette fois éclairé par des centaines de bougies. L’atmosphère est silencieuse, presque suspendue. Devant le Trésor, également illuminé par les lanternes, l’ambiance est intime et très différente de la journée. Une autre manière d’appréhender le lieu, plus poétique.
Le lendemain, on prend la route vers Aqaba, à l’extrême sud du pays. La ville en elle-même n’a pas beaucoup de charme, les plages sont moyennes, et l’ambiance un peu décevante. C’est clairement une étape à réserver à ceux qui souhaitent plonger ou faire du snorkeling – les fonds marins sont paraît-il spectaculaires, mais on décide de continuer vers une autre étape que l’on attend avec impatience : le Wadi Rum.
Dès notre arrivée au Hasan Zawaid Camp, le choc visuel est immédiat. Le désert s’étend à perte de vue, ponctué d’énormes blocs de roche rouge-orangée. On pose nos affaires dans notre tente bulle, puis partons marcher autour du camp. L’endroit est tellement vaste qu’il suffit de quelques pas pour se retrouver seuls, dans un silence complet. Le coucher du soleil, observé depuis la terrasse de notre tente, est splendide.


Le lendemain, cap sur la mer Morte. Après avoir étudié les options, on décide de ne pas aller dans les resorts du nord, trop chers et trop éloignés des zones naturelles. On roule jusqu’à la partie sud, beaucoup plus sauvage. On s’arrête au bord de la route, descendons à pied jusqu’à la mer, et découvrons une plage de sel parfaitement isolée. L’expérience de la baignade est unique : on flotte totalement, sans effort, comme suspendu à la surface de l’eau. On avait prévu de l’eau douce pour se rincer, ce qui rend cette alternative vraiment pratique et confortable. Et surtout : la zone est bien plus belle que les plages aménagées.

Notre vol décolle à 3h du matin. Ce voyage en Jordanie aura été d’une richesse incroyable : des paysages grandioses, des rencontres, de l’histoire, du silence, du vent, des pierres et du sable. On repart avec un vrai coup de cœur pour ce pays, et l’envie certaine de revenir, ici ou ailleurs, dans ce Moyen-Orient fascinant.
Ce récit si bien écrit : on a l’impression de le vivre avec vous !